Rapport de synthèse de la mission d’information et de communication au Niombato du 16 au 18 décembre 2010.

Il a été effectué, du 16 au 18 Décembre 2010, au Niombato une mission d’information et de communication dans le cadre de la proposition de création d’une association de développement communautaire dont la dénomination et le sigle  provisoires sont <<Association pour le Développement Communautaire, ADCOM-Niombato>> et laquelle association devrait regrouper l’ensemble des (205) villages de ce terroir. La mission consistait à faire partager l’idée pour recueillir les avis des principales concernées que sont les populations à la base par rapport à sa pertinence, son opportunité et  sa faisabilité. Cependant les localités visitées sont Toubacouta, Nioro Alassane Tall, Keur Saloum Diane, Keur Samba Gueye et Karang.

1- Méthodologie de travail

La méthodologie de travail qui a été adoptée est innovatrice en ce sens qu’elle est basée sur une démarche inclusive. L’idée ayant pour objectif principal la création d’une association de développement communautaire dont la finalité est pour le bien-être social, économique et moral des populations locales dès lors il s’avère opportun, légal, légitime mais aussi indispensable de leur donner l’opportunité, la latitude et la primeur de l’option a préconiser.

De ce point de vue, au lieu de leur proposer un document de projet bien élaboré, l’option était de leur parler d’idée de création d’association de développement communautaire pour qu’elles participent pleinement à la phase de réflexion dans l’expression de leur profonde aspiration. En d’autres termes, l’accent est plutôt mis sur leur implication dans la phase gestation de l’idée  jusqu'à son éventuelle maturation.

D’une part compte tenu des moyens financiers et logistiques très limités et d’autre part dans un souci et une volonté de mettre l’information à la disposition des fils du Niombato dans leur globalité , il a été décidé d’identifier les responsables des organisations au niveau local, fussent-elles associations de développement , G.I.E., groupements de femmes, associations sportives et culturelles (A.S.C) et autres, pour qu’ils servent de relais en vue de la transmission et de la vulgarisation de l’idée.

2 - Composition de l’équipe

L’équipe ayant conduit la mission a été composée des membres comme suit :

- Fodé SARR

- Waly FAYE

Les raisons qui ont poussé à constituer l’équipe de la sorte sont les suivantes :

- Vu le caractère très limité des moyens disponibles, il a paru opportun et intelligent de rationaliser les dépenses de  déplacement d’où la nécessité de composer une délégation réduite. Autrement dit, toute dépense de luxe ou non nécessaire est à éviter.

- Pour une mission d’information et de communication, une pléthore de délégués pourrait rendre le discours flou et partant incomprehensible.Il était nécessaire de veiller à la cohérence du message pour que les destinataires puissent saisir toute sa quintessence. Voilà le justificatif du petit nombre.

- Certes, l’idée étant commune donc elle doit convaincre et être portée par tout le monde. Pour minorer des éventuelles adhésions sur la base de repli identitaire villageois ou autre, il était important de convaincre par l’idée et non par des personnes pour favoriser les adhesions.En d’autres termes avec la carte de la représentativité dans la délégation, certaines personnes pourraient adhérer à l’idée sur la base de considérations subjectives.   

3- Personnes rencontrées

Les personnes suivantes ont été rencontrées sur la base des raisons susmentionnées (ref.chapitre 1) :

- Le Sous-préfet de Toubacouta dans le cadre d’une visite de courtoisie.

- Le chef du Centre d’Expansion Rurale (C.E.R.) en sa qualité de conseiller technique en matière de développement local

- Le Directeur de Niombato FM pour une éventuelle collaboration en matière de communication.

- Le représentant local de l’Oceanium

- Le Président du Conseil Local de la jeunesse de Toubacouta et l’Association Villageoise pour le Développement de Toubacouta.

- La Présidente de l’Union Locale des Groupements Féminins de Toubacouta.

- Le Président du Conseil Rural(PCR) de Toubacouta.

- Le 1^er adjoint du Président du Conseil Rural de Nioro Alassane Tall (ce dernier étant absent).

- Le Président et le Trésorier General du Conseil Local de la Jeunesse de Nioro Alassane Tall.

- Le Président du Conseil Rural de Keur Saloum Diane.

- Les Présidents du Conseil Local de la Jeunesse et du Foyer de Keur Saloum Diane en délégation.

- Le Président du Conseil Local de la Jeunesse de Keur Samba Gueye

- Le Président du Conseil Rural de Keur Samba Gueye étant absent a été informé par téléphone.

- Le Président du Conseil communal de la jeunesse de Karang en délégation

- Le Maire de la Commune de Karang

N.B. Il urge de préciser, eu égard au caractère apolitique de la future structure, que les présidents des conseils ruraux sont rencontrés non sous leur casquette politique même si de par leur fonction ils sont politiques mais parce qu’ils sont les représentants légaux des communautés et qu’ils ont également une mission de développement.

4- Pertinence de la mission d’information & de communication

En se fondant sur les principes directeurs du développement communautaire, force est de reconnaitre que les populations locales ont le pouvoir absolu de décider de l’opportunité et de la faisabilité d’une telle organisation. C’est aux populations locales de circonscrire le  périmètre d’actions et le contenu programmatique. Fort de toutes ces considerations, il est important de porter l’idée auprès de qui de droit pour recueillir le feedback. Cette phase permettra de jauger de la compréhension, de l’intérêt, de l’engagement des bénéficiaires mais aussi pour qu’ultérieurement la planification des activités, si activité y’en aurait puisque l’issu de l’idée dépend de leur seule volonté, puisse se faire autour des domaines et problèmes préalablement et prioritairement identifiés par les populations locales elles-mêmes.

5- Appréciation de l’idée

Après les entretiens individuels et collectifs qui se sont déroulés sur le terrain avec les uns et les autres, les critiques, objections, suggestions et autres observations sont regroupées autour de ces thématiques suivantes :

- Opportunité et pertinence  de l’idée : La grande majorité des gens ont tenu d’abord à magnifier et saluer l’idée. Compte tenu des nombreuses potentialités dont regorge le terroir du Niombato, créer un cadre d’envergure qui se chargerait de définir les orientations globales et partant faciliter une synergie des efforts de développement ne pourrait qu’être salutaire selon leur dire. Certes, il y’a des structures existantes œuvrant dans le domaine du développement local mais toujours est-il que ces efforts de développement s’inscrivent soit dans un périmètre d’action un peu trop restreint et s’articulent autour d’objectifs quantitativement limités. Selon toujours beaucoup de personnes, l’idée de création d’association de développement vient a son heure car la future dite association pourrait jouer, d’une part, un rôle d’interface entre les organisations intervenant dans la zone et les populations locales en vue de la formulation d’objectifs d’intervention et d’autre part servir de réceptacle d’idées pour la conceptualisation et la planification d’activités d’intervention. Encore faudrait-il faire remarquer que des initiatives de ce genre ont été prises par certains fils du Niombato depuis des décennies déjà mais faute de suivi «la montagne a accouché d’une souris ».Par conséquent, il faut tout faire pour éviter l’effet d’annonce.

- Faisabilité de l’idée : A ce niveau, les gens ont bien insisté sur le caractère faisable de la chose. Il s’agit, selon eux, d’y aller avec professionnalisme et en étant animé que par le souci de vouloir œuvrer pour le développement du terroir. Il faut surtout capitaliser l’expertise locale et celle de la diaspora pour les mettre au service de la cause. La primeur en toute chose doit revenir aux populations locales d’où le caractère obligatoire de leur implication de l’étape réflexion jusqu'à la mise en œuvre de l’idée. Avec une sincère mobilisation et implication des ressources humaines qui sont largement disponibles, l’idée peut être concrétisée car les moyens financiers ne sont pas qui plus est importants.

-  Non politisation de l’idée : Il s’avère nécessaire de mettre en exergue cette inquiétude. Expérience aidant, les gens ont beaucoup insisté sur la nécessité de mettre l’idée à l’ abri de toute récupération politique. Et un tel scenario ne pourrait arriver que si et seulement si les hommes politiques sont fortement sollicités. En ce sens d’aucuns ont suggéré l’intelligence de ne point les mêler dans la sauce même si par ailleurs ils sont de dignes fils du Niombato. Très certainement quand l’objectif de création serait atteint, ce serait en ce moment que l’on pourrait définir les modalités de collaboration avec ces derniers pour le développement de la localité. La politique partisane est à bannir dans la conduite de la  réflexion, quelle qu’en soit sa forme et sa nature et de qui qu’elle puisse venir. La neutralité est la règle d’or.

- Engagement et contribution à la cause de l’idée :Les uns et les autres ont pris l’engagement solennel de s’investir pour la concrétisation de l’idee.Par rapport à cela , l’ensemble des leviers qui ont été rencontrés, ont assuré qu’ils feront transmettre l’information à qui de droit soit par l’organisation d’assemblée générale d’information ou de tout autre tuyau d’information qui peut s’offrir à eux. L’information sera vulgarisée le plus largement possible pour atteindre l’ensemble de la cible.

A titre de contribution en espèces ou en nature, il faut surtout affirmer que les gens n’ont pas tardé à réagir même si quelque part ce ne sont que de modestes contributions qui, jusque là, ont été collectées.  

- Suivi de l’idée : Pour éviter un effet d’annonce, un suivi rapproché doit être préconisé. Il s’agirait de collecter tout le feedback résultant de la mission d’information et de communication et d’en faire un examen très objectif. A chaque étape du processus, des responsables devraient faire des bilans partiels pour jauger du niveau d’évolution de l’idée mais surtout pour en circonscrire les contours pour éviter tout dévouement d’objectifs.

6- Difficultés rencontrées 

Il serait utopique d’effectuer une telle mission sans difficulté aucune. En voici quelques unes rencontrées :

- Sur le plan logistique : Compte tenu de l’enclavement de certaines localités, il a été difficile de trouver des moyens de locomotion en temps réel. C’est la raison pour laquelle, dans un souci du respect des heures de rendez-vous préalablement fixées et d’optimiser les dépenses plus moyens ont été utilisés (véhicule, moto jakarta et marche).

- Sur le plan de la démarche : La démarche a été difficilement comprise puisqu’elle est innovatrice. Les populations locales étaient habituées à recevoir des documents de projet à la conceptualisation desquels elles ne sont ni de près ni de loin associées. C’étaient des produits prêts à la consommation. Et pour cette fois-ci, elles sont les seules vraies décideurs. Cela a semblé un peu plus étrange mais il fallait faire comprendre cette approche même si cela n’a pas été aisé.

7- Perspectives

Dans une logique de continuation de l’idée, ces différentes  actions sont inscrites dans l’agenda :

- Examen approfondi du feedback des populations locales: Un comité de pilotage devrait être mis sur pied et l’une de ses missions consisterait à mieux analyser toutes les informations brutes recueillies au cours de la tournée d’information et de communication pour décider de l’option à prendre.

- Élaboration de plan de communication : Au cas où il serait décidé de passer à la phase 2 du processus de maturation de l’idée, un plan de communication serait élaboré et transmis au Directeur de la Radio Niombato FM qui s’est engagé à mettre la Radio au service de l’idée pour une meilleure vulgarisation.

- Rédaction de documents de synthèse des  collectivités locales : Un responsable identifié au niveau de chaque collectivité se chargera de produire un document de synthèse des opinions collectées à l’issu des prises de contact avec les populations locales dans leur globalité.